À quelques encablures de la plage, sur une île dans le Morbihan, la maison de vacances de Bruno et Martine manque cruellement de confort. Dans la famille depuis de nombreuses années, cette petite bâtisse bretonne est rustique. Les murs en pierres, typiques de l’architecture vernaculaire, et ses pièces très sombres la rendent presque austère.
Désormais à la retraite, Bruno envisage de venir s’y installer plus au quotidien. Au vu de l’état de cette maison de pêcheur bretonne, il devient nécessaire de revoir le volume et de l’agrandir avant d’y emménager pour de bon et d’en faire profiter enfants et petits-enfants lors des vacances !
Définir un programme clair : qualités et défauts de la maison bretonne, futurs usages, niveau de finition, etc.
Prendre en compte la situation de la petite maison
Construite dans les années 1850, la maisonnette a vécu et n’est plus très accueillante par jour de pluie… Malgré une histoire locale riche, qui se lit sur ses façades, les espaces sont très réduits, la structure intérieure est à revoir et l’isolation est inexistante.
Étriqué, c’est tout le bâti qui demande à être rénové. Les pièces sont trop restreintes, peu lumineuses pour y vivre quotidiennement et accueillir enfants et petits-enfants.
Par ailleurs, située à quelques pas d’une église protégée, la parcelle de cette petite maison de pêcheur se trouve dans un secteur soumis aux Architectes des Bâtiments de France (ABF). Il s’agit d’une réglementation mise en place pour sauvegarder le caractère historique d’un bâti et/ou d’un quartier. Une validation par les ABF est alors nécessaire, pour s’assurer de l’harmonisation des nouveaux éléments au corps d’une bâtisse existante lors de travaux d’agrandissement ou de rénovation en façades.
Identifier les défauts de cette bâtisse patrimoniale
En plus d’un manque d’isolation et d’aération qui rend la maison très humide, la place vient cruellement à manquer pour y vivre confortablement, qui plus est l’hiver. Déjà limitée en surface au sol, les plafonds bas rendent les pièces de la maison assez oppressantes, surtout à l’étage où la chambre est très petite et mansardée.
La télévision a même été placée dans le foyer de la cheminée au vu du manque de recul dans la pièce de vie !
Aussi, malgré le charme certain et historique de la maison avec ses poutres apparentes, les volumes ne sont pas valorisés à leur juste valeur. Cloisonnés, les espaces sont rapidement limités ! Le rez-de-chaussée s’ouvre sur une petite cuisine, suivie d’une pièce de vie d’à peine 21m². Tandis qu’à l’étage, une mince cloison vient délimiter le palier, composé d’un petit espace de couchage, et d’un accès aux combles.
Ajouter de la surface pour gagner en confort
La priorité pour Bruno est de reprendre la structure de la maison, qui n’est aujourd’hui plus à la hauteur sous plafond des standards actuels. Il envisage alors de rénover intégralement le bâti existant pour le rendre plus sain et plus sûr (isolation, électricité, etc.). Aussi, puisqu’il souhaite y emménager à terme, il se projette d’ores et déjà dans un volume plus grand et aéré.
L’agrandissement de cette maison bretonne pourrait alors apporter un confort plus adapté pour y rester plus longtemps que quelques week-ends à l’année. Par ailleurs, hormis le fait d’agrandir cette maison de pêcheur pour étirer les pièces de vie, il est aussi sujet de faire entrer plus de lumière à l’intérieur de la bâtisse, qui en manque actuellement.
Aussi, outre un espace de vie moins étriqué, il serait souhaitable pour Bruno d’avoir assez de place pour accueillir ses deux fils et ses petits-enfants de temps à autre. Il aimerait aboutir à la possibilité de créer quatre chambres pour permettre à parents et enfants de s’isoler facilement sans se gêner les uns les autres. Également, dans l’idéal, en continuité de l’ajout de nouveau volume, Bruno souhaite bénéficier d’assez d’espace de stockage pour ranger vélos, jeux nautiques, vélo et outils de jardinage.
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Bruno et ses deux fils ont choisi de faire appel à nos services Archibien de courtage en architectes afin d’être accompagnés pour rénover et agrandir leur maison bretonne.
Avec leur chargé de projet Archibien dédié, les maîtres d’ouvrage approfondissent leurs besoins en détails dans un programme architectural précis. Celui-ci regroupe alors : idées, matériaux, besoins, attentes, espaces, contraintes budgétaires, techniques mais aussi réglementaires.
Cette étape cruciale permet à Archibien de sélectionner dans son réseau de plus de 1000 architectes en France, les trois agences d’architecture du Golfe du Morbihan les plus pertinentes et disponibles pour ce projet.
C’est après une visite de la petite maison bretonne et une rencontre entre Bruno, ses fils et les trois agences d’architecture, que les enjeux du projet s’affinent. Quatre semaines de réflexion et de travail plus tard, les architectes présentent leurs idées au couple. Leurs livrables regroupent images d’inspiration, textes explicatifs, visuels 3D, plans 2D et même un budget estimatif avec un planning.
Les maîtres d’ouvrage peuvent alors comparer les différentes possibilités qui s’offrent à eux pour faire des choix éclairés et sélectionner LA meilleure proposition à leurs yeux.
Comparer trois projets d’architectes pour l’agrandissement d’une maison bretonne
« Une maison qui ne manque pas de sel ! » – rr – a x
La proposition de la première agence a pour but de rénover la petite maisonnette afin d’améliorer ses espaces. Pour ce faire, le rez-de-chaussée est modifié, les circulations sont repensées, notamment entre la cuisine et la salle-de-bain.
Dans la pièce à vivre, de nouvelles ouvertures sont réalisées en pignon. Elles permettent ainsi de laisser entrer plus de lumière et d’installer un nouvel accès extérieur. L’extension vient agrandir les pièces de vie sur le jardin. Elle se pare de grandes baies vitrées pour laisser circuler la lumière naturelle.
L’agence créée un accès à l’étage par un escalier en colimaçon. Celui-ci limite alors son emprise au sol, c’est un vrai gain de surface. Au R+1, le niveau est quant à lui redistribué, pour ainsi retrouver deux vraies chambres. Un petit escalier dessert les combles, qui viennent s’aménager d’une petite chambre.
« Tête-bêche » – Solidor Architecture
L’idée directrice du projet de la seconde agence consiste à profiter de la création d’une extension pour “retourner” la maison de façon à lui offrir une véritable entrée digne de ce nom. Vu de l’extérieur, le projet s’inscrit dans la tradition des maisons de pêcheurs locales. Les lucarnes gerbières, les fenêtres à petits bois de couleur vive, le balcon terrasse et sa balustrade en bois peint, les enduits blancs des façades, sont des emprunts à la tradition. Ils permettent au projet de s’inscrire de façon harmonieuse dans son environnement !
Vu de l’intérieur, le projet est sans doute plus contemporain. La fluidité des espaces, la lumière, le dessin de l’escalier, le jeu entre les niveaux, la passerelle et la double hauteur rajeunissent la maison pour gagner en confort, en esthétique et en agrément.
Pour ce qui est de l’existant, l’organisation du plan change relativement peu. Le positionnement de l’escalier a été modifié. Grâce à l’extension, la cuisine a été agrandie au rez-de-chaussée. Une large ouverture à ce niveau permet de créer une impression d’espace qui tranche avec l’étroitesse de la maison existante. Cuisine, salon, et salle à manger seront reliés entre eux de façon fluide selon un principe de boucle autour de l’escalier.
« Entre poivre et sel » – Anthropie Architecture(s)
Le projet de la troisième agence propose de revoir les usages intérieurs pour les adapter à ses occupants, afin de s’y retrouver en petit ou en grand nombre. De ce fait, un nouveau volume voit le jour en symétrie de l’existant, tel une surface jumelle.
Grâce à la construction de cette extension, le rez-de-chaussée se libère et s’ouvre en une grande pièce de vie. De nouvelles ouvertures voient le jour et leurs proportions sont exploitées pour faire entrer un maximum de lumière. Au rez-de-chaussée, on retrouve un séjour baigné de lumière, la cuisine et des espaces secondaires pour faciliter rangements et retour de plage. L’étage et les combles se dédient quant à eux aux espaces de nuit.
Dehors, le salon se poursuit sur une terrasse couverte, abritant de la pluie ou de la chaleur du soleil breton. Les espaces extérieurs sont pensés comme des prolongements de l’intérieur de la maison, s’adaptant aux temporalités des usages et des saisons. Dans le prolongement de la maison, une structure légère sert de stockage et de douche extérieure pour les retours d’exploration marine !
Découvrez le budget prévisionnel calculé par l’agence Anthropie Architecture(s) :
Numéro des lots | Description des lots | Prix (TTC) |
Estimatif travaux sur la maison existante | ||
Lot n°1 | Terrassement | 3 740 € |
Lot n°2 | Démolition | 11 303,60 € |
Lot n°3 | Maçonnerie et gros œuvre | 6 270 € |
Lot n°6 | Menuiseries extérieures | 7 150 € |
Lot n°7 | Plâtrerie et isolation | 31 517,20 € |
Lot n°8 | Électricité et chauffage | 25 138,30 € |
Lot n°9 | Plomberie et sanitaire | 10 120 € |
Lot n°10 | Chape, carrelage et faïence | 12 949, 20 € |
Lot n°11 | Revêtements de sol | 13 310 € |
Lot n°12 | Menuiseries intérieures et serrurerie | 22 935 € |
Lot n°13 | Peinture et enduits | 24 890 € |
Estimatif travaux sur l’extension | ||
Lot n°14 | Terrassement | 3 360 € |
Lot n°15 | Démolition | 2 400 € |
Lot n°16 | Maçonnerie et gros œuvre | 40 320 € |
Lot n°17 | Charpente et structure bois | 18 018 € |
Lot n°18 | Couverture et zinguerie | 21 391 € |
Lot n°19 | Menuiseries extérieures | 5 880 € |
Lot n°20 | Peinture et enduits | 9 000 € |
Autres dépenses nécessaires au projet | ||
Lot n°21 | Mission avant projet (APS, APD, PC) | 12 945,28 € |
Lot n°22 | Mission projet (DCE, DET, décennale…) | 19 417,92 € |
Lot n°23 | Études de sol géotechnique | 1 200 € |
Lot n°24 | Relevé géomètre | 1 800 € |
TOTAL | 269 693,30 € |
➡️ À suivre : Comment construire une maison contemporaine face à la mer, dans le Finistère ?
Choisir le bon projet pour l’agrandissement d’une maison bretonne, en fonction des critères donnés
Comme dans chaque appel d’offres d’architectes organisé par Archibien, les trois propositions se révèlent différentes et proposent des idées variées à Bruno et ses fils. Le choix n’a pas été évident, mais ce sont les solutions apportées par le troisième cabinet d’architecte qui ont su les séduire.
« Notre imaginaire nous emporte et nous amène à rêver d’une sœur jumelle, une siamoise,
explique My-Linh, architecte fondatrice de l’agence Anthropie Architecture(s)
celle qui l’accompagne par vents et marées, lors des journées d’été ou des nuits d’hiver. »
Dès le départ, les travaux ont été conséquents. Entre la construction de cette nouvelle surface symétrique, la création d’un nouveau plancher pour solidifier la structure et le décaissement du rez-de-chaussée, tout y est passé !
Rappelons-le : la cuisine était à hauteur du terrain, mais pas la pièce de vie ! Celle-ci n’était accessible qu’après quelques petites marches. Pour faciliter la circulation et permettre à Bruno de conserver son indépendance le plus longtemps possible, cette problématique de niveau était à revoir en priorité.
Quelles sont les bonnes pratiques pour l’agrandissement d’une maison bretonne en pierre ?
Reconfigurer les accès à la maison
Pour rénover le volume existant, une phase de curage permet de débarrasser les lieux de tous ses anciens aménagements. Des sols jusqu’au plafond, tout disparaît. Le volume, à nu, est prêt à accueillir les futurs usages conçus par l’agence lauréate.
En premier lieu, il s’agit de créer une entrée qualifiée depuis la façade nord, en lieu et place de l’actuel accès à la cuisine. Ce nouveau hall permet de desservir les nouvelles pièces de vie, lumineuse et ouvertes sur le jardin. Ce dernier devenant l’arrière-jardin, offre alors un espace intime pour profiter du soleil.
Au rez-de-chaussée, l’espace ouvert sur les deux jardins, devient le lieu de rencontre, de partage, de vie commune. Les ouvertures créées symétriquement des existantes, se répondent transversalement, où chacun pourra aller et venir librement.
Traiter les ouvertures pour faire entrer la lumière
À l’époque, le besoin des usagers de ces maisons de pêcheurs n’était pas de faire entrer la lumière, mais plutôt de se protéger des intempéries (vent, pluie, humidité…). Ce sont des bâtisses qui se retrouvaient alors assez sombres. Aujourd’hui datés, ces usages ne correspondent plus aux attentes et modes de vie actuels.
Désormais, il s’agit alors plutôt de chercher à exploiter un maximum l’entrée de lumière naturelle dans le bâti. Dans la maison de Bruno, une double hauteur sur le salon permet de vivre le volume verticalement et de créer un puits de lumière diffuse, réfléchie sur les murs blancs. Même à l’étage, niveau dédié aux espaces intimes et de nuit, chacune des chambres dispose d’une ouverture sur l’extérieur.
Répondre aux usages modernes
À l’époque, les maisons de pêcheurs et de travail n’avaient pas les mêmes attentes que celles que l’on pourrait avoir d’une petite résidence secondaire de nos jours. En ce temps là, on recherchait surtout l’économie et l’efficacité dans un petit espace optimisé. Désormais, ces espaces de vie doivent surtout être confortables pour accueillir facilement et simplement famille et amis.
Quel que soit le sujet – ménage, cuisine, rangement, etc. – tout doit être conçu pour simplifier le quotidien de vacances. Il s’agit alors par exemple de proposer des sols simples d’entretien, ou retours d’activités de bord de mer (sable, eau…), des surfaces assez volumineuse pour circuler aisément avec des bagages, etc.
C’est pourquoi à l’intérieur, certains espaces ont été décaissés et déplafonnés pour profiter d’un volume plus confortable. Le salon bénéficie désormais d’une double ouverture vitrée sur l’avant de la maison. Un abri prolonge aussi le bâti pour stocker vélos et autres jouets nautiques, afin de faciliter les retours de plage !
Par ailleurs, l’architecture intérieure est traitée dans des tons doux (plancher clair, murs en pierre intérieurs passés à la chaux, menuiseries blanches, escalier en bois éclairci…). Les matériaux se suffisent à eux-mêmes et évitent ainsi de surcharger les intérieurs en mobilier ou décoration. Le patrimoine ancien de l’île est ainsi conservé, mis en avant, et désormais plus agréable à vivre au quotidien !
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© Photographies : Anthropie Architecture(s)
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