Portrait de Sierra, un studio d’architecture et d’urbanisme, implanté à Bordeaux et à Paris

Qu’est ce qui ce cache derrière Sierra ?

Le nom choisit pour notre studio d’architecture “Sierra”, évoque le « Sierra Leone Rise ». Il s’agit d’un massif sous-marin situé géographiquement à mi-chemin entre le Kansas, d’où vient Carrie, et l’île de la Réunion, où Éléonore a grandi. Ce nom symbolise notre ancrage international et notre vision multiculturelle du projet architectural. Fondé en juillet 2022 à Bordeaux, le studio se positionne à l’interface de l’architecture engagée et du projet urbain résilient. Nous souhaitons y développer une approche micro-climatique et contextuelle, ancrée dans l’anticipation des mutations futures, et dans la création de synergies programmatiques et d’usages.

Parmi les projets que nous avons la chance de développer, nous traitons surtout ceux qui portent les valeurs de Sierra. En voici quelques-uns :

• Une tikaz micro-climatique, à l’île de la Réunion ;
• Une brasserie de bière artisanale bioclimatique à Notre-Dame-d’Oé ;
• La transformation d’un atelier industriel en logement passif en Ile-de-France ;
• Une cabane saisonnière sur l’île de Ré ;
• Une gargote en bord de lagune à Madagascar ;
• Et un food market balnéaire en Côte d’Ivoire !

Quel a été votre parcours avant de fonder votre studio d’architecture à Bordeaux ?

Nous sommes deux co-fondatrices. Carrie Wilbert, architecte urbaniste américaine est basée à Paris et moi-même, Éléonore Levieux, architecte urbaniste française installée à Bordeaux.

Issues de deux milieux géographiques opposés et de modes de vie culturellement contrastés, nous sommes unies par une même vision depuis notre premier concours d’idées lauréat. Il s’agissait d’un concours pour la conception d’un escalier/espace public appropriable dans le Queens, à New-York, organisé par Emerging New York Architects.

Fortes d’une décennie d’expériences sur des projets d’échelle architecturale, urbaine et territoriale, dans des agences françaises, américaines et africaines, notre leitmotiv est d’intégrer les impacts du changement climatique dans notre méthodologie de projet. Nous avons pour mission d’aider les maîtrises d’ouvrage publiques et privées à développer la résilience de leurs territoires, villes et habitats face à ces bouleversements.

Comment structurez-vous le travail au sein de l’agence ?

Notre situation est un peu particulière, puisque pendant que je montais l’agence française en juillet 2022, Carrie, mon associée, était à New-York afin d’y créer une antenne new-yorkaise. Désormais depuis, nous sommes basées à Paris et à Bordeaux. Je développe l’agence bordelaise tandis que Carrie, elle, développe l’agence parisienne. Je suis ravie de dire que nous avons eu notre premier stagiaire au mois de janvier 2024 au sein de Sierra !

Actuellement, notre temps de travail se divise entre workshops, temps de production et de conception, réunions, visites diverses sur site et chantiers. Le tout réparti soit sur Paris, soit à Bordeaux ! En général, nous faisons deux workshops d’une journée à Paris et à Bordeaux par mois. Cela nous permet de faire le point entre associées sur les projets en cours et nos objectifs. En parallèle, nous avons aussi mis en place ce que nous appelons les « espresso calls« , pour des échanges plus informels au quotidien.

Par ailleurs, nous travaillons aussi beaucoup en collaboration avec d’autres agences d’architecture dont nous apprécions le travail et la vision. Au fil de nos expériences professionnelles à l’étranger, nous nous sommes constituées un réseau très diversifié. Ce qui nous permet aujourd’hui de proposer nos services et d’avoir des propositions de collaborations en France, aux États-Unis, mais également à la Réunion et en Afrique de l’Ouest. Pour le reste, nous travaillons actuellement pour des clients particuliers ou professionnels privés en Ile-de-France, en région Centre-Val de Loire, en Côte d’Ivoire et dans l’Océan Indien.

D’autre part, pour chaque nouveau projet, nous nous associons à des experts locaux (architectes, bureaux d’études, chercheurs, artistes) qui connaissent bien le contexte climatique, économique et culturel du projet afin d’accompagner au mieux le client. Cet écosystème collaboratif de proximité en constante évolution, nous permet de concevoir des projets dans le monde entier sans nous déplacer en avion, ou alors le moins possible. Ainsi, pour chaque mission, nous mettons en place une méthodologie qui nous permet de travailler à distance de manière efficiente.

Hormis les logiciels de dessin d’architecture, quels sont les outils qui vous aident dans votre activité ?

Nous aimons beaucoup la représentation sous forme de maquettes et commençons à la mettre en place dans notre pratique d’agence. Les illustrations et croquis à la main sont également pour nous une façon de traduire nos idées d’une façon plus personnelle et convaincante.

Nous préparons d’ailleurs une série de maquettes, croquis et prototypes (échelle 1) qui présentent des procédés innovants, avec des matériaux naturels vernaculaires pour un événement d’envergure qui aura lieu à Paris en mai ! Mais chut, on ne peut rien vous dévoiler pour l’instant…

Quelle est la journée type de votre studio d’architecture à Bordeaux ?

Il n’y a pas de journée type… Et c’est ça la beauté de notre métier !

Cette année, Carrie me rejoint sur l’agence française. Peu à peu, nous essayons de mettre en place une organisation hebdomadaire et mensuelle, qui permette d’aborder tous les sujets importants relatifs au développement de l’agence. Administration, prospection, communication sont notamment des sujets phares qui nécessitent des ajustements constants.

Quand nous ne sommes pas en déplacement à l’extérieur, nous avançons sur les sujets urgents (mails, dossiers de candidature, appels téléphoniques divers, administratifs). Sans oublier de consacrer du temps aux sujets de fond (conception, stratégie, communication, prospection, podcast, blog) bien sûr !

Avez-vous des spécialités ou domaines de prédilection ?

Nous aimons travailler sur plusieurs thématiques pour lesquelles nous sommes compétentes du fait de nos expériences universitaires et professionnelles en France et à l’international. Je pense notamment à :

• L’écotourisme à faible impact (hôtels, écolodges, et maisons d’hôtes) ;
• Aux bâtiments bioclimatiques pour créatifs (restaurants, brasseries, cafés, ateliers, boutiques) ;
• La réhabilitation low-tech (habitat) ;
• Aux micro-habitats climatiques (fixes et mobiles) ;
• Aux parcs urbains et espaces publics inclusifs (échelle urbaine) ;
• Et à la prospective territoriale et résiliente aux changements climatiques.

Nous travaillons aussi sur des programmes plus classiques, comme les équipements mixtes et les logements collectifs.

Sur quel projet avez-vous préféré travailler ?

Le concours de la brasserie de la P’tite Maiz bien sûr, en partenariat avec Archibien ! Plus sérieusement, nous avons adoré cette expérience… Et rêvons d’aider d’autres brasseurs à imaginer la brasserie de leur rêve partout en France et aux États-Unis !

Nous aimons également beaucoup travailler sur les projets de réhabilitation de bâtiments anciens, mais également sur la thématique des micro-habitats (fixes ou nomades) et sur des projets liés à l’écotourisme.

Quel est le meilleur projet que l’on puisse vous demander en tant que studio d’architecture ?

Selon nous, les meilleurs projets sont ceux où l’on arrive à établir une synergie parfaite entre les différents membres de l’équipe de maîtrise d’œuvre et le client. C’est de là que les projets les plus innovants et cohérents vont émerger.

Comment abordez-vous un concours d’architectes Archibien ?

Avec passion et enthousiasme ! En tous cas, sur le concours de la brasserie que nous avons gagné, organisé par Archibien, nous y sommes allées à fond, car c’est un sujet qui nous passionnait.

Quel serait pour vous le meilleur conseil à donner à un maître d’ouvrage avant de lancer son projet ?

Choisissez un architecte dont les projets et la singularité vous font vibrer et faites lui confiance !

Le mot de la fin ?

Une petite citation pour finir, qui illustre bien notre vision de l’architecture :

« L’architecture naturelle est une architecture qui entretient avec le lieu une relation heureuse. »

Kengo Kuma, L’architecture naturelle, Editions Arléa

© Réalisations : Sierra

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Faîtes appel à Archibien : nous réalisons le programme de votre projet et vous aidons à en définir les bons paramètres. Nous sélectionnons des architectes locaux en mesure de concevoir votre projet et de le suivre selon vos attentes, vos besoins et votre budget. Vous les rencontrez, et recevez leurs propositions. Vous pouvez ainsi choisir l’architecte avec qui réaliser votre projet !
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