Quel a été votre parcours avant de fonder votre agence d’architecture éco-responsable Atelier Fyri ?
L’architecture n’est pas qu’une profession, c’est une vocation qui m’a guidée dès mes premiers pas académiques à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Normandie. Au cours de mon cursus, j’ai l’opportunité d’effectuer plusieurs stages en agence, qui m’ont permis d’explorer les multiples facettes du métier d’architecte. En Master, j’ai choisi de me spécialiser dans la réhabilitation du patrimoine.
Après mes études, j’ai rejoint Quinze Architecture. C’est une agence rennaise reconnue pour son engagement écologique et spécialisée dans les bâtiments passifs. Au sein de celle-ci pendant huit ans, j’ai eu la chance de travailler sur des projets passifs et biosourcés, assez divers : allant des maisons individuelles aux espaces tertiaires, tant en neuf qu’en rénovation, autant pour du public que pour du privé.
Ma passion pour la réhabilitation et le passif m’a également amenée à réaliser mon mémoire de HMONP sur la fusion de mes deux spécialités. Finalement, le désir de mettre en pratique mes idées et mon approche, m’a poussée lors d’un retour sur mes terres natales, à fonder l’Atelier Fyri, une agence d’architecture éco-responsable.
Comment structurez-vous le travail au sein de votre agence d’architecture éco-responsable ?
Pour l’instant, l’Atelier Fyri reste une structure où je travaille seule, mais avec une organisation rigoureuse. Mon agenda est minutieusement planifié. Chaque heure de ma semaine est optimisée pour couvrir tous les aspects de mon métier : de l’administratif à la conception, sans oublier les rendez-vous et les visites de chantier.
Il m’arrive parfois de sous-traiter le relevé et son montage 3D à d’autres architectes ou maîtres d’œuvre avec qui j’ai l’habitude de travailler. Aussi, j’intègre toujours des zones « tampon » dans mon emploi du temps pour gérer les imprévus. Cela me permet de réajuster les tâches en fonction des besoins, en conservant une efficacité maximale.
Hormis les logiciels de dessin d’architecture, quels sont les outils qui vous aident dans votre activité ?
Le crayon et le papier ont une place spéciale dans l’exercice de mon métier d’architecte. Les esquisses à la main restent pour moi une méthode essentielle pour concevoir des idées de manière rapide et intuitive. Cet aspect ajoute aussi une touche personnelle et artistique à mon travail, qui me différencie de mes confrères/soeurs. Réaliser l’esquisse à la main permet aussi d’apporter un aspect plus “modulaire” et non fixe et définitif aux clients qui osent plus dire ce qu’ils aimeraient changer (dès le début c’est mieux !).
Au quotidien, outre mes incontournables boîte mail, téléphone et Archicad, j’utilise fréquemment des outils comme Google Agenda pour planifier mon emploi du temps, Excel pour la gestion de projet, et des logiciels comme Indesign et Photoshop pour la présentation des projets.
Quelle est la journée type de votre agence d’architecture ?
En général, mes journées commencent assez tôt. J’apprécie profiter du calme matinal pour m’organiser. Après un rapide coup d’œil à mon agenda et à mes mails urgents, je me lance dans les tâches prévues. Même si je suis souvent interrompue par de nombreux appels téléphoniques, j’essaie d’anticiper le temps nécessaire pour chaque mission afin de ne pas surcharger mon agenda.
Selon les tâches à effectuer, je suis soit au bureau à concevoir les projets, soit en rendez-vous successifs, ou en chantier. J’essaie toujours de faire en sortie que mon emploi du temps ne soit pas un vrai gruyère avec des tâches complètement différentes dans une journée (bien sûr c’est parfois impossible mais on fait au mieux). L’avantage, c’est que les semaines ne se ressemblent pas et les journées non plus. C’est très éclectique et agréable !
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Avez-vous des spécialités ou domaines de prédilection ?
Mon champ d’expertise se concentre surtout autour du bâtiment passif et des matériaux biosourcés. Après avoir travaillé sur une trentaine de projets variés dans ce domaine pendant plus de huit ans, je suis convaincue que ces approches sont incontournables pour l’avenir de l’architecture !
Sur quel projet avez-vous préféré travailler ?
La réhabilitation de la maison HGY, réalisée pendant mon temps chez Quinze Architecture, reste un projet phare pour moi ! Bien que j’avais déjà pratiqué le passif en neuf et en réhabilitation et rénovation, celle-ci était encore plus challengeante et m’a beaucoup apporté, notamment sur les détails techniques et le chantier. Chaque raccord était un challenge que ce soit en conception et en mise en œuvre.
La collaboration avec les maîtres d’ouvrage et les artisans a été exceptionnellement gratifiante. J’en garde un super souvenir !
Quel est le meilleur projet que l’on puisse vous demander en tant qu‘agence d’architecture éco-responsable ?
Le projet idéal pour l’atelier serait une réhabilitation passive d’une bâtisse en pierres, en utilisant exclusivement des matériaux biosourcés : le rêve ! Que ce soit pour une maison contemporaine ou un musée, cette approche combine mes passions pour la durabilité, l’innovation, et le respect du patrimoine.
Comment abordez-vous un concours d’architectes Archibien ?
Chaque concours est une opportunité de repousser les limites de la créativité et de la technicité. La rencontre avec les clients, la visite des sites, et l’étude approfondie des réglementations urbaines sont des étapes importantes à chaque fois. L’esquisse initiale, souvent dessinée à la main, lance le processus créatif qui guidera le développement du projet.
Quel serait pour vous le meilleur conseil à donner à un maître d’ouvrage avant de lancer son projet ?
Il est essentiel de faire confiance aux professionnels que vous engagez. Discutez ouvertement de tous les aspects du projet avec votre architecte pour garantir que vos attentes et les réalisations soient parfaitement alignées avec le budget établi.
Le mot de la fin ?
Nous sommes tous responsables de ce que nous faisons à la planète, à nous de prendre en main comment nous souhaitons construire et rénover. On peut faire mieux, alors faisons-le !
© Réalisations : Atelier Fyri
© Photographies : Marion social media et Cloé Simon
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